Près de la rivière

Quelque larmes coulèrent encores aux quelques mots que prononça sa fille avant de s'endormir. Pauvre enfant, elle devait être encore trop jeune pour comprendre tout ce qui venait de se passer. Mais au moins elle avait pu s'endormir. Tout en la regardant, la maman commença à penser à une façon de tout lui expliquer. De lui faire comprendre qu'elle ne verra plus Fabian et Lyo, mais qu'il faudra qu'elle continue à vivre en leur honneur... Midryelle doutait déjà qu'elle même puisse sourmonter ça, mais elle devra surment le faire toute seule et rester là pour sa petite Lya, elle qui n'a même pas su protéger son fils. Quelle mère infâme!

Elle vit Laurifey qui s'en venait au loin et cela eut l'effet d'un petit beaume sur le coeur. Effet qui disparut lorsqu'elle costatat les dégats qu'avait subie sont amie. Délicatement, elle déposa sa fille en boule au sol et s'empressa d'arracher de bonne poignées d'herbe pour lui confectionner un oreiller puis elle examina son amie. Elle arracha des lambeaux du bas de son chandail et s'empressa de s'en servir comme bandage sur les blessures de Laurifey afin de faire coaguler le sang pour qu'il ne coule plus, puis elle arracha le bas d'une jambe de son pantalon et amena Larfey sur le bord de la rivière où elle épongea sa lavette improvisée et commença à nettoyer les plaies une a une, défesant les bandages un à la fois et les nettoyant eux aussi.

-Je suis tellement contente que tu sois en vie! dit-elle à voix basse pour ne pas réveiller sa fille.

Laurifey eut un sourire. Un minuscule sourire. Parce qu'elle n'avait pas encore le moral pour le faire. Ça allait prendre beaucoup de temps avant d'être de nouveau heureuse. Il y avait trop de morts, trop de souffrance pour l'Elfe... Mais elle était tout de même soulagée de savoir que son amie allait plutôt bien. En fait, Midryelle allait assez bien pour qu'elle s'occupe de Laurifey. Elle la laissa faire, elle la laissa se soigner. Disons, qu'elle en était pas malheureuse du tout.

- Je suis contente de te voir également, savoir que tu es en vie me rassures, elle retourna en arrière et regarda la petite Lya endormie. Et je suis contente que ta petite fée ait bien...

Même si elle ne se doutait pas de ce qui était arrivé à son mari et à son fils. Lentement la jeune femme enlevait des bandages qu'elle avait, question de donner un coup de main à Midryelle. Elle nettoyait également ses blessures lentement, prenant tout son temps.

Un certain sentiment de nostalgie envahie la demie-démonne lorsque Laurifey prononça le nom d'Atlance. Il y avait si lontemps qu'elle ne l'avait pas vu. En fait, probablement depuis qu'elle avait quitter les chevaliers pour aller s'établir avec Fabian. Depuis, elle ne l'avait ni revu, ni même communiqué avec lui...

-La femme bleue.... Ah! Tu dois surement parler de... eummm... je crois... Érika si je me souviens bien. ajouta Midryelle à la mention de la deuxième personne. Cette femme étrange qui avait tendance à trainer avec son ancien maitre, Atlance.... Elle n'a jamais vraiment su s'ils étaient amis ou ennemis en fait...

-Donc il y a eut beaucoup de pertes de ton côté aussi... Peut-être devrions-nous venir en aide aux blessés si nous le pouvons... Mais je ne veux plus traîner ma petite Lya devant ces images terrifiantes... et je ne veux pas la perdre de vue... du moins, pas aujourd'hui...

La petite fille dormait au départ si bien, si confortablement. Comment elle ne pouvait pas l’être alors qu’elle était contre sa maman chérie qu’elle adorait plus que tout? Un peu plus tard Midryelle l’avait déposé sur le sol pour qu’elle continue de dormir en paix. Mais le sol et un oreiller d’herbe, ce n’était pas aussi confortable. Mais la petite fille était tellement fatiguée qu’elle n’avait pas bougé du tout lorsque qu’on l’avait déposé. Par contre, après un certain, malgré tout, elle commençait à frémir, non pas à cause du froid, il faisait plutôt chaud en ce temps-ci de l’année. Non, elle rêvait. Lya rêvait à son père, son frère. Elle rêvait qu’ils étaient morts, qu’ils ne reviendraient jamais, plus jamais. Ses petites ailes s’agitaient, elle se plaignait faiblement. On ne savait pas trop à quoi elle rêvait. Tout ce qu’on pouvait savoir c’est qu’elle finit par se réveiller en pleurant, poussant un cri de peur.
- Papa !
C’était la seule personne qu’elle avait envie de voir en se moment, la seule personne qui pouvait le réconforté c’était probablement lui. La petite fée regarda autour d’elle, ne comprenant pas trop ou elle se trouvait. Sa petite mémoire lui faisait défaut.
- PAPA!!! Répéta-t-elle en sanglotant.
Elle n’arrivait pas à voir sa maman et Laurifey à cause des nombreuses larmes qui coulaient.

Lya avait écouté avec toute l'attention du monde ce que sa mère lui avait dit. Un jour elle allait les retrouver. Elle se le promettait intérieurement. Elle allait ouvrir cette fichue porte et les faire sortir d'où ils étaient. Elle allait les libérer. Comme ça ils pourraient enfin être de nouveau tous réunis et vivre heureusement, ensemble, comme avant cette grande bataille. La petite croyait vraiment à ce qu'elle pensait. elle se fit la promesse de ne pas en parler à sa maman chérie, elle voulait lui faire la surprise. Un jour elle allait trouver le moyen pour qu'ils soient heureux. Pour l'instant la fée était encore morte de fatigue, ses yeux se fermaient encore tous seuls.

- Je veux qu'ils soient fières de moi. Et c'est pour ça que la petite puce fit un joli sourire à sa mère. Je ne veux pas que tu ailles les rejoindre aussi, je veux que tu restes avec moi, d'accord ? Parce que je t'aime et je ne veux pas être toute seule Lya ne s'attarda même pas à la réponse de sa mère, elle se frotta les yeux. J'ai encore envie de dormir... La fille de Midryelle regardait sa mère avec difficulté, ses yeux se fermaient tous seuls. Elle les frotta de nouveau en lâchant un bâillement.

Durant ce moment entre fille mère, Laurifey était resté à l'écart, les écoutant discrètement. Elle méditait un peu, question de reprendre des forces. Il faut dire que l'Elfe était plutôt triste de voir ce beau moment. Plus jamais elle ne revivrait quelque chose comme ça, plus jamais probablement qu'elle aurait des enfants. Non. Parce que les perdre c'était la pire chose du monde. Une fois que la petite Lya fut de nouveau rendormit, Laurifey se leva et regarda son amie.

- Allons, ne t'en fait pas pour moi, ta fille avait besoin de toi, c'était tout naturel que tu t'en occupes. Laurifey hésita un moment avant de rajouter : Est-ce que ça va aller ? Tu vas tenir le coup ? Si tu as besoin de moi, tu sais que je serais toujours là, si tu veux en parler aussi... Je sais ce que tu as vécu. Tu es forte, tu vas surmonter ces événements d'accord, Midryelle ? Laurifey fit un sourire à son amie, elle ne voulait pas qu'elle flanche, mais peut-être qu'elle avait besoin de quelqu'un pour se confier, une oreille elfique attentive pour soulager la conscience.